En septembre, GP Conseil a animé trois conférences pour le compte de syndicats d’énergie.
Qu’en retenir ?
La première était organisée par le SIEIL 37 (« Sale temps pour le climat ?), la deuxième par le SICECO (Assises de l’énergie et du climat), la troisième par le SDEY (13e Assises de l’énergie). A chaque fois, le public comptait entre 200 et 300 personnes, en majorité des élus locaux mais aussi des représentants d’entreprises, des universitaires, des représentants de l’Etat, du monde agricole…
Premier constat : l’ouverture des syndicats d’énergie à leur tissu économique et social se poursuit. Longtemps cantonné aux seuls représentants des communes et des concessionnaires, leur public s’est élargi. Cela témoigne de la diversité des activités portées par les SDE et de partenariats multiples : mobilités propres ou énergies renouvelables par exemple supposent der travailler avec de nombreux acteurs spécialisés.
Deuxième constat : le réchauffement climatique n’est plus nié. Le scepticisme n’est plus vraiment de mise, d’autant plus qu’il s’observe de plus en plus fréquemment. La gestion des activités scolaires en juin dernier lors d’un épisode de canicule a marqué les esprits tout comme la sécheresse qui frappe désormais des cours d’eau qu’on croyait à l’abri. Ou encore l’évolution attende des pratiques agricoles, les forêts qui se dépeuplent… Néanmoins, il reste beaucoup à faire pour lutter contre ce réchauffement.
Et c’est le troisième constat : il faudra trouver des solutions individuelles et collectives. Or, elles butent encore sur une vision à court terme : comment préserver mon activité, mon environnement, comment ne pas trop perdre ? La gestion de l’eau en offre un exemple saisissant : personne ne veut renoncer à un petit m3 alors même que la pénurie l’impose et l’imposera de plus en plus. Chacun a une solution, qui préserve ses intérêts, qui exclut celles des autres.
Ce qui amène un quatrième constat : s’il est si difficile de discuter localement pour trouver des solutions, l’État finira par intervenir et décider. Notre culture jacobine est telle qu’on attend du préfet qu’il répartisse les rations d’eau parce qu’on ne parvient pas à le faire nous-mêmes… Il ne suffit de demander la décentralisation : il faut l’exercer. Et ce n’est pas un sujet qui concerne uniquement les collectivités locales.
Ce n’est peut-être qu’une question de temps. Car, cinquième constat, un changement net s’observe dans le rapport des élus locaux à l’État. Hier, il était regardé avec un soupçon d’agacement mais avec respect. Il en était de même des députés. S’ajoutant à la « bordélisation » de l’Assemblée nationale, la crise institutionnelle en cours depuis la dissolution a changé la donne. Aujourd’hui, le regard des élmus locaux est très sévère, voire méprisant. Le sentiment qui prédomine est celui de l’incompétence (des incapables), suivi de près par l’inconséquence (qui font n’importe quoi). L’effritement du fonds vert ou la nouvelle tarification d’achat du photovoltaïque reviennent souvent comme exemples de cette politique du stop and go.
Avec des approches et thématiques différentes, ces conférences ont mis en évidence un changement. L’État (et ne parlons pas des autres pays…) est en partie discrédité. Le réchauffement climatique frappe au niveau local ? C’est au niveau local qu’il faut lutter.